Même durant mes années d'études à l'Académie, j'étais fasciné par les salles de peinture vides. Elles possédaient généralement de grandes fenêtres, certes poussiéreuses, qui laissaient passer la lumière naturelle. Mais les éléments visuels les plus marquants étaient les mâts des chevalets, qui donnaient à la salle l'allure d'un port abandonné. Aujourd'hui, ces chevalets ont presque totalement disparu. Presque partout, ils ont été remplacés par des trépieds pliants, généralement empilés dans un coin. Enfin, il y avait toujours de vieilles œuvres, accrochées aux murs pour sécher, et aussitôt oubliées. C'est incroyable comme le temps a laissé son empreinte dans ces salles. En y retournant dix ans plus tard, on retrouve facilement un godet à huile qu'on utilisait quand on était étudiant.